LES CANNABINOIDES

Les cannabinoïdes sont un groupe de substances chimiques qui activent les récepteurs cannabinoïdes présents dans le corps humain et chez les mammifères.

Le premier cannabinoïde isolé fut le tétrahydrocannabinol, puis le cannabidiol et les autres cannabinoïdes. Ces découvertes ont été initiées et effectuées dans les années 1960 par le Pr. Raphael Mechoulam, chercheur israélien. Il existe environ 100 différents cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis et des chercheurs dans le monde entier étudient actuellement leurs potentiels effets thérapeutiques et leurs mécanismes de fonctionnement dans le corps humain.

Il existe trois types de cannabinoïdes :

  • les cannabinoïdes végétaux (phytocannabinoïdes), présents dans les Cannabis sp. ou produits de la dégradation du tétrahydrocannabinol ;
  • les cannabinoïdes endogènes (endocannabinoïdes) sécrétés par certains organismes animaux ;
  • les cannabinoïdes synthétiques, élaborés en laboratoire.

HISTOIRE DES CANNABINOIDES

Ces cannabinoïdes ont été découverts la première fois dans les années 1940, quand le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN) ont été identifiés. La structure du tétrahydrocannabinol (THC) a été déterminée la première fois en 1964. À cause de la similitude et de la facilité moléculaire de la conversion synthétique, on a cru à l’origine que le CBD était un précurseur normal du THC. Cependant, on sait maintenant que le CBD et le THC sont produits indépendamment dans le cannabis.

PROPRIETES DES CANNABINOIDES

Les cannabinoïdes végétaux sont presque insolubles dans l’eau mais solubles dans les lipides, les alcools, et d’autres dissolvants organiques non polaires. Tous les cannabinoïdes végétaux sont dérivés de leurs deux acides carboxyliques respectifs (2-COOH) par décarboxylation, c’est-à-dire catalysés par la chaleur, la lumière, ou les conditions alcalines. Ils sont produits naturellement par le cannabis, et sont concentrés dans une résine visqueuse qui est produite en structures glandulaires connues sous le nom de trichomes.

LISTE NON EXHAUSTIVE DES CANNABINOIDES

Il y a plus de soixante cannabinoïdes végétaux connus. Le tétrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN) sont les plus répandus et ont été les plus étudiés. Par hybridation, on a pu isoler des espèces produisant en plus grande quantité l’un ou l’autre de ces cannabinoïdes. Par exemple, le chanvre cultivé, principalement destiné à la production de fibres, contient de faibles quantités de THC mais plus de CBD et d’autres cannabinoïdes non psychoactifs. Ainsi le chanvre industriel peut aussi être considéré comme potentiellement thérapeutique.

Parmi les autres moins connus, on peut citer :

  • CBC ou cannabichromene ;
  • CBL ou cannabicyclol ;
  • CBV ou cannabivarol ;
  • THCV ou tétrahydrocannabivarine ;
  • CBDV ou cannabidivarine ;
  • CBCV ou cannabichromevarine ;
  • CBGV ou cannabigerovarine ;
  • CBGM ou cannabigerol.

LE CBD OU CANNABIDIOL

  • Il atténue les effets secondaires du THC (fatigue, ivresse, anxiété, maux de ventre). Il soulage les convulsions, l’inflammation, l’anxiété et les nausées. Il a aussi des propriétés anti-psychotiques, particulièrement importantes dans le cadre du traitement de la schizophrénie.
    Le CBD a une plus grande affinité pour le récepteur CB2 que pour le récepteur CB1. Les CB2 étant notamment situés sur les cellules immunitaires T, le CBD agit donc au cœur du système immunitaire.
  • Autre propriété du CBD est qu’il agit en tant que neuroprotecteur. Il existe plusieurs études qui assurent que le CBD contribue à rétablir les zones du cerveau endommagées par la mort neuronale chronique et aiguë.
  • Le CBD contient lui-même des propriétés anxiolytiques et antidépressives.
  • Des études ont été réalisées, indiquant que l’association de THC et CBD peut contribuer à pallier la spasticité (une tension et une raideur inhabituelles du tonus musculaire) provenant de maladies telles que la sclérose en plaques.
  • Il se forme par oxydation du CBN qui lui se forme par oxydation du THC.
  • Le CBD est particulièrement antioxydant.
  • Le CBD pourrait avoir une certaine efficacité sur la protection neuronale contre le prion dans certains modèles animaux.

METABOLISME

Une fois dans le corps, la plupart des cannabinoïdes sont métabolisés dans le foie, bien qu’une partie soit stockée dans les graisses.
Quelques métabolites du cannabis peuvent être détectés dans le corps et les urines après plusieurs semaines d’abstinence.

SYSTEME ENDOCANNABINOIDE OU CANNABINOIDE ENDOGENE

Le système endocannabinoïde est un système de communication physiologique, composé de récepteurs membranaires CB1 et CB2, de ligands et d’enzymes responsables de la synthèse et de la dégradation de ces molécules. Le récepteur CB1 a été découvert en 1988 et a mis en évidence le fonctionnement du THC, responsable des effets euphorisants de la molécule. Le premier de ces composés fut isolé en 1992 et fut nommé anandamide (le nom vient du sanskrit Ananda, déesse de l’éternelle suavité). L’anandamide a un mode d’action très proche de celui du THC même si sa structure chimique est différente, il possède une grande affinité pour CB1.

Les endocannabinoïdes sont des dérivés d’acide gras formés à partir des lipides contenus dans les membranes de ces cellules. Ils sont capables d’activer les récepteurs CB1 et CB2 à la demande en réaction à un stimulus, ne sont pas stockés dans le corps, agissent localement et sont dégradés après leur synthèse.

L’avancée des recherches a permis de découvrir de nouveaux médiateurs : cinq endocannabinoïdes sont identifiés : trois sont apparentés à l’anandamide, les deux autres sont le 2-arachidonoyl glycérol (2-AG), et le 2-AG éther. Mais les chercheurs pensent qu’il en existe environ une dizaine.
Les dernières recherches visent à isoler les endocannabinoïdes comme essentiels dans le fonctionnement de l’organisme du fait de leur nombre beaucoup plus important que n’importe quel autre récepteur, ce qui permettrait d’expliquer les effets systémiques et généraux du cannabis et la variété de ses applications thérapeutiques. Ils stimuleraient notamment la libération d’autres neurotransmetteurs et joueraient entre autres un rôle dans la fertilité des spermatozoïdes.

LES RECEPTEURS CANNABINOIDES ENDOGENES

  • Les récepteurs CB1 :
    ils se situent principalement dans le système nerveux central mais également en petite quantité dans le système nerveux périphérique. Les récepteurs CB1 agissent en agonistes des récepteurs protéine G et semblent être responsables des effets euphoriques et anticonvulsifs du cannabis en se fixant sur les récepteurs.
    Au niveau du système nerveux central, on le retrouve principalement au niveau de l’hippocampe, du cortex associatif, du cervelet, des ganglions de la base (substance noire réticulée, striatumglobus pallidus particulièrement) et de la moelle épinière.
    Au niveau du système nerveux périphérique, on le retrouve au niveau des poumons, du système gastro-intestinal, de l’utérus et des testicules.
    Les récepteurs CB1 sont également retrouvés en moindre quantité dans l’hypothalamus, le thalamus et le tronc cérébral où ils joueraient pourtant un rôle important.
    Le récepteur CB1 est un récepteur couplé aux protéines G. Il est principalement pré-synaptique, c’est-à-dire situé à l’extrémité distale de l’axone du neurone.
  • Les récepteurs CB2 :
    ils se situent dans différentes parties du système immunitaire, dont la rate.
    Les récepteurs CB2 agissent en antagonistes des récepteurs protéine G et semblent être responsables de l’effet anti-inflammatoire, et possiblement d’autres effets thérapeutiques du cannabis.

Les études effectuées jusqu’ici semblent confirmer que ces récepteurs peuvent agir sur certains processus neurophysiologiques au niveau du cerveau.

Les chercheurs pensent qu’il existerait d’autres récepteurs cannabinoïdes.

ROLES ET EFFETS DES ENDOCANNABINOIDES

Ils sont encore mal compris, mais ne sont pas comparables à ceux du cannabis :

  • ils ne sont libérés qu’en petites quantités et dans des endroits bien définis ;
  • ils sont rapidement éliminés (alors qu’au contraire, la consommation de cannabis induit une concentration massive de THC, qui s’il se fixe sur les mêmes récepteurs, est présent en une telle concentration qu’il ne peut être rapidement éliminé, ce qui modifie notablement ses effets) ;
  • ils ont tous les caractéristiques des neurotransmetteurs, avec une seule différence : contrairement aux neurotransmetteurs qui sont synthétisés en continu par les cellules nerveuses dans le cytoplasme puis stockés sous forme de vésicules, les endocannabinoïdes sont synthétisés « à la demande », donc après stimulation ;
  • ils ne sont pas stockés sous forme de vésicule (en raison de leur nature lipidique) mais diffusent librement juste après leur production. En effet, les endocannabinoïdes ne peuvent être produits en continu car rapidement inactivés par hydrolyse enzymatique ;
  • ils peuvent être hydropéroxydés par deux types d’enzymes : les lipo-oxygénases et les cycloxygénases.
    L’acide hydroxyéïcosatétranoïque (HETE) est le produit obtenu après catalyse du 2-AG par la lipo-oxygénase, ce produit est un activateur des PPARs ;
  • On a récemment montré qu’ils pourraient jouer un rôle lors de la fécondation en activant le spermatozoïde après sa phase de repos dans les trompes de Fallope. Un des composés endocannabinoïdes naturellement présent à la fois dans l’appareil génital masculin et féminin se montre en effet capable (démontré in vitro) d’activer le canal ionique qui contrôle l’entrée d’ions calcium chargés positivement dans le spermatozoïde, ce qui accélère les mouvements du flagelle. Les fumeurs de marijuana(cannabis avec THC) pourraient ainsi avoir des problèmes de fertilité expliqués par une hyper-activation de ce canal ionique, qui provoquerait un comportement anormal des spermatozoïdes.

LE CBD EN FRANCE

Le cannabidiol n’est soumis à aucun cadre légal et son utilisation est tolérée.

Depuis 2018, des entrepreneurs ont ouvert des commerces, permettant la distribution de produits à base de CBD. Les plants de chanvres utilisés pour les produits liés au CBD de manière légale ne doivent pas dépasser 0.2% de concentration de THC, et 0% dans les produits transformés tels que les huiles, gélules, e-liquides et boosters. Les produits directement issus du plant (tel que la fleur) reste donc au taux maximum de 0.2% de THC.

En septembre 2019, le tribunal de Bordeaux a jugé en premier et dernier ressort la loi française inconventionnelle. C’est-à-dire que la loi française n’est pas conforme aux textes européens sur le chanvre industriel.

En novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé illégale l’interdiction en France de la commercialisation du cannabidiol, soulignant que cette molécule présente dans le chanvre (ou Cannabis sativa) n’a « pas d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine ». La Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives reconnait la légalité du cannabidiol mais interdit toute allégation thérapeutique

Le cannabidiol entre dans la composition d’un seul médicament qui a reçu un AMM en janvier 2014 mais qui n’est pas distribué en France faute d’entente sur le prix entre le laboratoire et les autorités : le SATIVEX (nabiximols). Celui ci contient en outre du THC.

Un autre médicament existe contenant lui du THC, le dronabinol, qui bénéficie d’une approbation de la FDA aux USA depuis 1985. En France il est sous ATU nominative, soumis à le législation sur les stupéfiants et disponible uniquement dans les pharmacies hospitalières, rétrocédable, sans restriction de prescripteurs.

Modes de consommation

Huile de CBD :

L’huile de CBD est fabriquée par extraction de la molécule issue de la plante de cannabis en la diluant dans une huile de support comme l’huile de noix de coco, d’olive, ou d’huile de chanvre. Elle est disponible sous forme de flacon avec une pipette, rappelant le goutte à goutte à des concentrations différentes (de 5 % à 20 % en moyenne). L’essor du CBD dans le monde a généré une forte demande pour ce produit. Il convient de rester prudent sur la traçabilité et la fabrication de l’huile et de bien choisir l’entreprise où l’on souhaite se procurer ce produit.

Fleurs séchées :

Les fleurs séchées ressemblent à celles que l’on trouve sur le marché noir du cannabis mais ne contiennent qu’un taux légal de 0,2% de THC. Elles sont destinées à être infusées dans un corps gras (comme le lait ou l’huile). Le taux de CBD varie de 3% à 8-9% selon les profils. Les fabricants peuvent y ajouter des terpènes pour donner une variété de gouts à ces fleurs.

Cristaux de CBD :

Les cristaux sont une extraction par CO2 pour isoler la molécule du reste des cannabinoïdes. Ils sont utilisés pour créer des produits concentrés de CBD.

E-Liquide et Boosters :

Le CBD peut être consommé via la cigarette électronique. Il est disponible en boutique et en ligne sous forme d’E-Liquide déjà prêt ou sous forme de booster comme les boosters de nicotine à ajouter dans un E-Liquide déjà prêt ou dans une préparation à réaliser soi même. Les concentrations de CBD se mesurent en mg/ml, elle varient généralement de 100mg/ml à 1500 voir 2000 mg/ml pour les produits à haute concentration.

On retrouve également des E-Liquides et boosters dit « full-spectrum » (spectre complet), en plus du CBD, ils incorporent d’autres cannabinoïdes (mais évidemment pas le THC ou d’autres composés psychotropes) tels que le Cannabidivarine (CBDV) et Cannabigérol (CBG) et des terpènes présents dans la plante de chanvre. Ces préparation vantent l’association de ces divers cannabinoïdes et leurs actions complémentaires et potentialisés (effet d’entourage).

L'Histoire du CBD

Le cannabidiol (CBD) est étudié depuis le milieu du XVIIIe siècle. Le CBD a pu être isolé pour la première fois en 1940 par Adams et al. à partir d’extrait éthanolique de chanvre et par Jacob et Todd à partir de résine égyptienne de Cannabis indica. Conjointement, la formule chimique du CBD a été avancée par Adams et al. à partir de leur méthode pour isoler le CBD. La structure et la stéréochimie du CBD ont été déterminées en 1963 par Mechoulam et Shvo.

PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES DU CBD

Le cannabidiol agit sur de très nombreuses cibles. Malgré une très faible affinité pour les récepteurs CB1 et CB2, le cannabidiol antagonise ces deux récepteurs et agit sur d’autres récepteurs cannabinoïdes. Il augmente la concentration de l’anandamide synaptique par inhibition de sa recapture et par l’hydrolyse de l’enzyme FAAH (fatty-acid amide hydrolase).

Il agit sur d’autres systèmes tels que les récepteurs impliqués dans la douleur ou le système sérotoninergique comme agoniste des récepteurs 5-HT1A, et d’autres récepteurs opioïdes. Il agit par désensibilisation des canaux ioniques, mais également en antagonisant le récepteur sérotoninergique 5HT3A. Il agirait également en potentialisant l’effet analgésique du THC.

Le cannabidiol est un inhibiteur du CYP1A2, CYP2B6, CYP2C8, CYP2C9, CYP2C19 ainsi que du CYP3A4. Son élimination de l’organisme est lente (demi-vie de 56 à 61 heures par voie orale et 31 heures si fumé) et essentiellement hépatique.

APPLICATIONS THERAPEUTIQUES

Le CBD possède de nombreuses applications thérapeutiques dont certaines sont en cours de recherche. Il est présent dans plusieurs médicaments, le Sativex, l’Epidiolex et le Cannador. De par sa forte lipophilie, l’assimilation du CBD par voie orale varie fortement en fonction de sa forme et du dosage.

Il est connu depuis plus de 2000 ans et ses propriétés pharmacologiques sont en cours d’élaboration dans un nombre grandissant de symptômes. C’est l’un des 104 cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis et de chanvre. Le tétrahydrocannabinol (THC) est le cannabinoïde responsable des effets psychoactif du cannabis. C’est la molécule qui, utilisée de manière récréative, crée la sensation de ‘’défonce’’ souvent associée à sa consommation. Le CBD, en revanche, n’est pas psychotrope et ne crée pas de dépendances liés à sa consommation.

RECHERCHES SUR LE CANCER

En novembre 2007, des chercheurs du California Pacific Medical Center ont constaté des résultats prometteurs contre les cancers du sein métastasés. Des recherches in vitro ont permis de démontrer la désactivation du gène ID1, responsable de la propagation des cellules cancéreuses (du sein et autres types de cancer). La molécule agit en détruisant les cellules cancéreuses en laissant intactes les cellules saines par apoptose. Pour le cancer, une association avec le Δ9-THC est parfois nécessaire.

RECHERCHES SUR L'EPILEPSIE

L’épilepsie est une maladie neurologique, perturbant le fonctionnement du cerveau. Le CBD a été testé pour la première fois sur une fille de 5 ans du Colorado en 2011 appelée Charlotte Figi, atteinte d’une forme rare d’épilepsie et popularisée par le docteur Sanjay Gupta (chef médical de la chaîne d’information américaine CNN) en 2013. Les premiers rapports faisaient état de réductions d’au moins 50 % des crises et certains n’avaient plus de crises pendant une semaine complète. La molécule est administrée au patient par teinture-mère (sous forme d’huile), extraite de la plante de cannabis.

Une variété spéciale, appelée « Charlotte’s web » à fort taux de CBD (17 %) et faible taux de THC (0.2 %) a été développée par une association américaine à but non lucratif appelée Realm of Caring. Un projet de loi américain initié par le sénateur républicain Scott Perry le 25 mars 2015 a pour but la légalisation nationale du CBD est déposé sur le site de la maison blanche. L’Australie commence à reconnaître son usage pour le traitement de l’épilepsie. Un cas a aussi été répertorié en France.

GW Pharmaceuticals développe un médicament similaire à cette variété américaine appelé Epidyolex. Après plusieurs mois d’essais cliniques, le médicament a reçu son autorisation de mise sur le marché par l’union européenne, le 23 septembre 2019 en tant que traitement complémentaire aux offres thérapeutiques existantes.

BIOSYNTHESE

Le CBD-acide carboxylique est produit dans le cannabis via la même voie métabolique que le THC, jusqu’à la dernière étape, qui est catalysée par la CBDA synthase au lieu de la THCA synthase.

PRINCIPALES METHODE D'EXTRACTION

La technique d’extraction au CO2

La technique d’extraction au CO2 est certainement la méthode la plus spécifique car elle permet d’isoler le CBD de tous les autres cannabioïdes. Elle est donc idéale pour avoir le CBD le plus pur possible mais, par conséquent, ne comporte pas l’avantage d’extraire tous les composés et ainsi garder l’effet d’entourage.

La technique d’extraction par solvant

La technique d’extraction par solvant est beaucoup moins spécifique mais comporte l’avantage d’extraire tous les composés et ainsi garder l’effet d’entourage. Cette technique est à l’origine des huiles dites full spectrum.

un peu plus sur les cannabinoïdes

Cannabinoïdes: forme acide vs. forme non acide

acid form versus non—acid form

forme acide vs. forme non acide

Dans le chanvre, les cannabinoïdes sont principalement présents sous leur forme acide, c’est-à-dire qu’à chaque molécule de cannabinoïde est rattaché à un groupe d’acides. C’est la façon dont la plante les forme naturellement. La plante vivante et du matériel sec bien conservé contiennent normalement plus de 90% de cannabinoïdes sous forme acide.

Figure 1: Décarboxylation de CBDA à CBD

Figure 1: Décarboxylation de CBDA à CBD

Les cannabinoïdes peuvent passer une réaction appelée décarboxylation. Cela dit qu’ils perdent leur groupe d’acides. Il ‘sagit d’une réaction chimique d’assez longue durée, mais qui peut être nettement accélerée par réchauffement, par exemple par une cuisson suffisamment longue ou par la combustion (fumer).

On sait que la molécule Δ9-THC réglementée est plus active dans sa forme non-acide (Lewis et al., 2017). Ainsi, toutes les réglementations se réfèrent à la forme non acide en ce qui concerne la détermination et l’expression de la teneur totale en cannabinoïdes dans des produits de chanvre.

Outre le THC, le chanvre contient plus de 130 cannabinoïdes. Ci-après, pour des raisons de clarté, on se réfère toujours à la forme décarboxylée (non acide) des cannabinoïdes.

Cannabinoïdes

CBD: Cannabidiol

Figure 2: CBDA and CBD molecules.

Figure 2: Molécules du CBDA et CBD

Avec le Δ9-THC, le CBD fait partie des deux cannabinoïdes les plus importants du chanvre. Il a été isolé et indentifié pour la première fois en 1940 par le chimiste américain Roger Adam et ses collaborateurs (Adams et al., 1940)
Contrairement au Δ9-THC, le CBD n’a pas d’effet psychoactif (Pisanti et al., 2017). S’il est présent en quantités suffisantes, le CBD peut atténuer ou même supprimer l’effet psychotroppe du Δ9-THC (Niesink and van Laar, 2013; Schubart et al., 2011).

 

Δ9-THC: delta-9-tétrahydrocannabinol

Figure 3: Δ9-THCA and Δ9-THC molecules.

Figure 3: molécules Δ9-THCA et Δ9-THC

Avec le CBD, le Δ9-THCfait partie des deux cannabinoïdes les plus importans du chanvre. Il a été isolé et identifié pour la première fois en 1964 par les chercheurs israéliens Dr. Yechiel Gaoni et Professeur Raphel Mechoulam (Gaoni und Mechoulam, 1964).

Le Δ9-THC a un effet psychotrope très puissant et a été classé comme substance réglementée par des nombreuses régulations nationales et internationales. En Suisse, la limite légale du Δ9-THC est principalement réglementée par deux ordonnance le l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et dépend du type et de la désignation du produit:

– 1% dans des produits de chanvre non comestibles (p.ex. succédané de tabac), selon l’ordonnance 812.121.11

– 0.00002 à 0.003% dans les comestibles (selon le type de produit) selon l’ordonnance 817.022.15.

 

CBC: Cannabichromène

Figure 4: CBCA and CBC molecules.

Figure 4: molécules CBCA et CBC

Le CBC est un cannabinoïde normalement présent dans le chanvre et considéré comme étant quasiment non psychotrope (Russo, 2011; Turner et al., 1980).

Dans le chanvre provenant de culture intérieure, le CBD est normalement présent en quantités égales comme le THC, mais peut atteindre des concentrations nettement supérieures dans du chanvre cultivé à l’extérieur (jusqu’à 5 fois plus que le THC).

 

CBG: Cannabigérol

Figure 5: CBGA and CBG molecules.

Figure 5: molécules CBGA et CBG

Le CBG, considéré comme le « précurseur » des cannabinoïdes, est la première substance formée par la plante de chanvre. Il est ensuite transformé en d’autres cannabinoïdes tels que le CBD et Δ9-THC.

Δ8-THC: delta-8-tétrahydrocannabinol

Figure 6: Δ8-THCA and Δ8-THC molecules.

Figure 6: molécules Δ8-THCA et Δ8-THC

Le Δ8-THC présente une structure moléculaire similaire au Δ9-THC, mais est susceptible d’avoir un effet psychoactif nettement moindre que ce dernier (selon l’ American National Health Institute).
En général, il est présent comme produit de dégradation dans du chanvre riche en CBD, normalement en une concentration de 1 à 2 % du CBD total.

CBN: Cannabinol

Figure 7: CBN and CBNA molecules.

Figure 7: molécules CBN et CBNA

Le CBN est un produit de dégradation du Δ9-THC.

CBL: Cannabicyclol

Figure 8: CBLA and CBL molecules.

Figure 8: molécules CBLA et CBL

Le CBL est un produit de dégradation du CBC.

CBDv, THCv, CBCv etc.: le groupe des cannabinoïde varines

Figure 9: CBD, 9-THC, CBDv and Δ9-THCv molecules.

Figure 9: molécules CBD, 9-THC, CBDv et Δ9-THCv

Le groupe des varines comporte un nombre de cannabinoïdes ayant une structure très similaire aux molécules énuméres ci-dessus (CBD, THC, CBC, etc.), mais présentant une chaîne alkyle plus courte (comme une « queue » plus courte, v. figure ci-dessus).

Par rapport aux autres cannabinoïdes, le chanvre contient généralement moins de varines.

 

Terpènes et terpénoïdes

Les terpènes constituent une famille importante de substances chimiques produits par le chanvre, d’autres plantes et des animaux. Il s’agit de molécules aromatiques conférant aux différentes variétés de chanvre leur goût et odeur caractéristique. Jusqu’à présent, plus de 200 terpènes ont été identifiés.

Figure 10: isoprene, the basic unit of all terpennes.

Figure 10: Isoprène, l’unité de base des terpènes

Il s’agit de molécules d’hydrocarbures ayant tous la même unité de base: l’isoprène.

Ils sont classés en sous-groupes, selon le nombre d’unités d’isoprène dont ils sont composés: monoterpènes (2 unités), sesquiterpènes (3 unités), diterpènes (4 unités), etc.

Figure 11: example of monoterpenes

Figure 11: exemple d’un monoterpène

Figure 12: example of sesquiterpenes

Figure 12: exemple d’un sesquiterpène

Le chanvre produit également un grand nombre de substances appelées terpénoïdes. Il s’agit des mêmes hydrocarbures comme dans le cas des terpènes, mais ayant des groupes fonctionnels contenant d’habitude de l’oxygène (p.ex. alcool, acides, cétones, esters). Ils sont aussi désignés comme « terpènes oxygénés ». En fait, les cannabinoïdes sont des diterpénoïdes (c’est-à-dire qu’ils sont composés de 4 isoprènes et de groupes fonctionnels supplémentaires).

Figure 13: example of terpenoids

Figure 12: exemple d’un sesquiterpène

Parmi tous ces terpénoïdes, certains sont considérés comme des précurseurs essentiels pour tous les autres terpènes, les terpénoïdes et donc les cannabinoïdes. Cela signifie que le chanvre produit d’abord ces molécules mères et les transforme ensuite pour produire les autres composés décrits ci-dessus (voir section suivante).

Synthèse des cannabinoïdes

Le précurseur géranyl-pyrophosphate (GP) est considéré comme substance de base pour tous les autres terpènes. Le chanvre contient également deux autres précurseurs, l’acide olivétolique (OS) et l’acide divarinolique (DS), qui réagissent avec le GP pour former le CBG resp. CBGv. Ces deux « précurseurs de cannabinoïdes » constituent la base pour la formation de tous les autres cannabinoïdes que l’on trouve dans le chanvre.

Figure 14: synthesis pathways of terpenes and cannabinoids in hemp.

Abb. 14: Synthesewege von Terpenen und Cannabinoiden in Hanf.

 

Rapport des cannabinoïdes

Le rapport entre les différents cannabinoïdes dépend en premier lieu de la génétique et de facteurs environnementaux. Cela concerne surtout le rapport CBD: Δ9-THC, situé dans une fourchette très étroite.

Trois groupes principaux de chanvre peuvent être identifiés:
– Sur la scène dominante de la CDB avec le CBD: THC-Verhältnis im Allgemeinen zwischen 20: 1 and 32: 1. Einige Sorten können ein Verhältnis von nur 15: 1 mois, par mois et par nuit.
– les souches équilibrées avec un rapport CBD: THC compris entre 1: 1 et 4: 1
– les souches à dominante THC avec un CBD: THC bien en dessous de 1:50, jusqu’à 1: 200
Seules les souches à dominante CBD sont susceptibles de contenir suffisamment de THC pour être considérées comme légales. Puisque le CBD: THC des souches dominantes du CBD est fixé par le facteur génétique et assez distinct des deux autres types, on peut le prédire en analysant les jeunes plantes. Il se situe dans une plage assez étroite, comme indiqué dans le diagramme suivant:

 

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